Ils ne connaissaient rien à la guerre qu’ils devaient mener. Les deux soldats nord-coréens capturés par l’Ukraine, et détenus depuis à Kiev, ont livré leur récit. Dans les colonnes du Wall Street Journal, Paek, 21 ans, et Ri, 26 ans, racontent comment de jeunes soldats sont envoyés par le régime de Kim Jong-un, sans préavis, pour aider la Russie. Selon leurs dires, ils sont arrivés à l’automne 2024, aux côtés de milliers d’autres soldats.

Paek explique avoir été emmené en train dans l’Extrême-Orient russe, où il a reçu un uniforme et une carte d’identité de l’armée russe. Ne connaissant pas l’alphabet cyrillique, il n’a pas été en mesure de reconnaître le nom. « Je ne savais pas que j’allais en Russie », a-t-il déclaré. « Je ne l’ai compris qu’à mon arrivée. »

Il a reçu un gilet pare-balles et un fusil d’assaut, puis a commencé à s’entraîner, alors qu’on lui expliquait qu’il allait affronter des Sud-Coréens qui aidaient l’Ukraine. Il s’est finalement rapidement retrouvé à combattre des Ukrainiens sur les lignes de front dans la région russe de Koursk. « J’avais seulement entendu parler de la guerre auparavant », explique-t-il. « Se retrouver dans une guerre, c’était surréaliste. » Ri, qui ne savait rien non plus de ce qui l’attendait, raconte s’être « battu comme si la Russie était [s]a patrie ».

Un Nord-Coréen a songé au suicide

Ils ont reçu pour instruction d’échapper à la capture à tout prix, en se faisant exploser s’il le fallait. Ce message a été renforcé par la police secrète nord-coréenne qui a organisé des sessions idéologiques sur le terrain en Russie, soulignant que la reddition équivalait à une trahison. Et l’endoctrinement n’a pas cessé, même sous le feu de l’artillerie ukrainienne. À la veille du Nouvel An, les commandants leur ont lu les vœux de Kim Jong-un.

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Paek et Ri ont ensuite été utilisés pour des attaques d’infanterie, où ils ont été envoyés à pied. Largement dépourvus de véhicules blindés ou d’artillerie, les deux soldats ont été gravement blessés, tandis que des centaines d’autres sont morts. Paek, qui est blessé aux deux jambes par des éclats d’obus, a pensé à se suicider, conformément au protocole militaire nord-coréen. « On croit que c’est ce qu’on est censé faire », rapporte-t-il au Wall Street Journal. Il a finalement perdu connaissance avant de pouvoir passer à l’acte, et capturé, quelques jours plus tard, par les troupes ukrainiennes.

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