Son discours a trouvé un écho auprès du premier policier de France. Présent à la cérémonie d’hommage à Éric Comyn, adjudant tué lors d’un contrôle routier à Mougins, Gérald Darmanin a dit « partager la colère et la tristesse » de la veuve du gendarme, dont la prise de parole quelques heures plus tôt a marqué les esprits, entre émotion et colère.

« Je comprends ce cri de détresse, de colère, et je suis là pour, avec le gouvernement, l’entendre », a assuré le ministre de l’Intérieur démissionnaire au micro de BFMTV mercredi 28 août, après la cérémonie d’hommage. Le locataire de la Place Beauvau a estimé qu’il était de sa « responsabilité » de rappeler que ceux qui conduisent « en faisant des refus d’obtempérer […] assassinent des personnes ». « C’est ça que ça veut dire », a martelé celui qui est toujours membre du gouvernement.

« On assassine des policiers, des gendarmes, et il faut que la justice en effet soit beaucoup plus ferme contre ceux qui utilisent leur véhicule – que ce soient des quads, des motos, des voitures – comme des armes », a encore déclaré Gérald Darmanin en réponse à Harmonie Comyn. « Et donc je partage sa colère, je partage évidemment profondément sa tristesse, et je veux l’assurer du soutien du ministère de l’Intérieur, de la fermeté du ministère de l’Intérieur », abonde le ministre démissionnaire, réélu député dans la 10^e circonscription du Nord en juillet. « C’est ce pourquoi je me bats depuis quatre ans », conclut-il.

Suspect multirécidiviste

Mercredi 28 août au matin, la veuve d’Éric Comyn avait ému l’assistance par sa prise de parole dirigée contre « l’insuffisance, le laxisme et l’excès de tolérance » de l’État, coupable selon elle de la disparition de son époux. « La France a tué mon mari », a-t-elle répété lors de son allocution, rappelant le profil multirécidiviste de l’homme accusé d’avoir tué le gendarme, père de deux enfants de 15 et 11 ans, après un refus d’obtempérer.

Éric Comyn, 54 ans, a été heurté lundi 26 août vers 20 h 40 lors d’un contrôle sur la commune de Mougins, près de Cannes, à la sortie de l’autoroute A8. Le drame s’est produit alors qu’un individu roulant à bord d’une BMW noire a refusé un contrôle et percuté l’adjudant avec son véhicule. L’homme avait été contrôlé positif à un test d’alcoolémie plus tôt dans la soirée. Le suspect a ensuite pris la fuite avant d’être interpellé quelques heures plus tard. Gérald Darmanin avait expliqué que le suspect, un Cap-Verdien de 39 ans en situation régulière sur le territoire, était un « délinquant de la route » depuis plusieurs années. Toujours selon le ministre, son casier judiciaire comporte en effet pas moins de dix condamnations pour « des infractions à la circulation routière ».

Une cagnotte a été ouverte par la Maison de la gendarmerie pour soutenir la famille endeuillée.