Infos France: « Les scientifiques américains sont les bienvenus en Europe » #France
« Les scientifiques américains sont les bienvenus en Europe » publié par Le Point – Toute l’info en continu le
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Dans un contexte de licenciements massifs dans les agences fédérales américaines, en particulier dans celles soutenant la recherche sur le climat, le président, Donald Trump, a ordonné à l’Agence fédérale d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) de cesser toute collaboration scientifique avec son homologue française pour les océans, l’Ifremer. Une décision qui pourrait réduire la capacité des scientifiques du monde entier à étudier l’évolution des océans et du climat. La réaction du PDG de l’Ifremer, le biologiste François Houllier.
Le Point : Que s’est-il passé à la NOAA ?
François Houllier : Sur les 12 000 employés de la NOAA, environ 800 personnes ont été licenciées, d’après les chiffres publiés par la presse américaine. La plupart étaient en période probatoire, qui dure là-bas entre un et deux ans. Cela peut concerner des scientifiques juniors ou séniors : des directeurs de programme avaient rejoint la NOAA récemment. Et il y aurait 1 000 employés de plus susceptibles d’être concernés.
La NOAA est, pour schématiser, l’équivalent américain de l’Ifremer et de Météo-France réunis. Elle finance de nombreux projets liés à l’évolution du climat, l’océanographie, la météorologie ou encore la pêche. Nous avons de nombreuses collaborations de longue date, comme des échanges de personnel ou de données, et nous avons renouvelé notre convention de partenariat en 2023.
Quel avenir pour vos programmes communs ?
Ils sont aujourd’hui menacés. Par exemple, la NOAA participe comme nous au programme Argo. Plus de 4 000 flotteurs sont déployés dans les océans depuis la fin des années 1990, dont un peu plus de la moitié appartiennent à la NOAA. Ils analysent la température, la salinité et quelques autres éléments sur une profondeur de 2 000 mètres. Ce sont des données cruciales pour la recherche océanographique. Les flotteurs ont une durée de vie de trois à cinq ans. Aujourd’hui, ils continuent de vivre, rien ne s’arrête. Mais, dans six mois, 10 % d’entre eux seront hors d’usage et, dans un an, ce sera 20 %. Si les États-Unis se désengagent, comment renouvelons-nous ces flotteurs ?
Que deviennent les données ?
C’est aussi un sujet d’inquiétude. Lorsque les données sont produites, elles sont partagées mondialement. Nous avons un centre de données à Brest, où nous collationnons l’ensemble des données mondiales, ce qui est aussi réalisé dans deux autres centres dans le monde, dont un aux États-Unis. À ma connaissance, il n’y a pas de filtre qui aurait été imposé par les États-Unis sur les données qu’ils collectent.
La mutualisation et le partage des données doivent perdurer.
Pour l’océanographie et la climatologie, il est crucial de pouvoir « remonter le temps » en récoltant des données sur plusieurs décennies. Y a-t-il un risque de destruction d’archives de données sur ordre de l’administration Trump, comme on l’a déjà vu dans d’autres domaines liés au climat ?
C’est un enjeu. Nous devons vérifier que les données continuent d’être partagées et qu’aucune ne disparaisse, ne devienne masquée ou inaccessible. Nous sommes très attentifs. La mutualisation et le partage doivent perdurer. Toutes ces données ont une grande valeur !
Comment pourrait-on faire demain sans les États-Unis ?
C’est un enjeu de souveraineté scientifique européenne, qu’il faut pouvoir affirmer. La science est par essence ouverte, tout comme l’océan est ouvert : la planète est bleue, nous vivons tous avec le même immense océan. Il y a une prise de conscience et, s’il doit y avoir un sursaut, il doit être européen. La France est le deuxième contributeur du programme Argo, avec 8 % des flotteurs. Nous sommes capables de les produire en France grâce à la société NKE.
Pour compenser la perte des 50 % de flotteurs gérés par les États-Unis, chacun devrait doubler son effort. Pour la France, cela représente environ 4 millions d’euros de plus à débourser. Ce n’est pas négligeable. Nous avons de nombreux autres atouts en Europe et en France. Par exemple, le dispositif qui assure le suivi qualité des instruments déployés en mer est hébergé à l’Ifremer, pour le compte de l’Organisation météorologique mondiale et de l’Unesco.
Voudriez-vous recruter à l’Ifremer des scientifiques américains licenciés ?
La première chose à faire vis-à-vis des scientifiques américains est d’exprimer notre solidarité et notre reconnaissance pour la qualité du travail qu’ils ont fait, ou font, pour ceux qui sont encore en fonction. Ma première pensée est pour eux : leur famille et leur carrière sont là-bas, c’est un grave problème humain. Et c’est aussi un déni de l’activité scientifique qu’ils mènent depuis des années ou des décennies.
Nous avons aussi de jeunes chercheurs français de qualité.
Ceci dit, il peut être intéressant pour l’Europe d’accueillir des gens talentueux et, si certains veulent venir en Europe, en France, ils sont les bienvenus… à condition que nous ayons les moyens de les accueillir ! Nous avons aussi de jeunes chercheurs français de qualité, et pour éviter un effet de substitution, il faudrait alors des moyens additionnels.
Si nous voulons proposer une réponse à l’échelle de l’ampleur des licenciements, elle serait plutôt européenne ou nationale que limitée à l’Ifremer. Enfin, il faut que les priorités scientifiques de chaque établissement soient prises en compte : si nous devions accueillir des collègues américains, ils devraient venir travailler sur des sujets qui sont importants pour nous.
Un tel mouvement de chercheurs de haut niveau, est-ce déjà arrivé dans l’histoire récente ?
En France, le programme PAUSE vise à accueillir des scientifiques étrangers qui fuient des pays où ils sont menacés, comme l’Ukraine. Mais à cette échelle, et dans cette temporalité, ce serait inédit.
En tant que scientifique, comment avez-vous vécu ces dernières semaines ?
À l’Ifremer comme dans les autres établissements d’océanographie, nous sommes à la confluence de deux grands biens communs : la science et l’océan. Il y a quelque chose de profondément choquant dans ce qui se passe ces dernières semaines. C’est un moment fort. Nous vivons un retournement majeur pour les sciences.
Notre climat dépend sur le très long terme, mais aussi beaucoup sur le court terme, de l’océan.
Pour reprendre l’exemple du réseau Argo, ceux qui attaquent cet outil d’observation pourraient nous priver de choses qui sont essentielles pour l’océan, pour nos modes de vie, dans notre rapport à la nature et à la réalité. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : nous voulons continuer d’avoir accès aux faits. Notre climat dépend sur le très long terme, mais aussi beaucoup sur le court terme, de l’océan. La fréquence des événements extrêmes va dépendre de la température de l’océan.
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En juin, à Nice, se tiendra la Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC). Craignez-vous que les États-Unis désertent les conférences scientifiques et bloquent les négociations diplomatiques ?
Je ne sais pas si nos collègues américains seront présents. Par exemple, une grande spécialiste américaine, directrice du programme d’étude de l’acidification des océans, devait assurer une conférence plénière, mais plus rien n’est sûr pour elle. Quand nos collègues américains veulent échanger avec nous, ils doivent désormais obtenir une autorisation expresse de leur hiérarchie. J’espère que la NOAA et les universités américaines seront présentes à Nice et que nos collègues partageront leurs données. Sur la partie diplomatique, je ne peux pas me prononcer.
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